Salut les invisibles ! (ça faisait longtemps que je vous avais pas appelés comme ça, tiens)
Quoi de neuf depuis ce temps ?
Pour le boulot, ça va vous surprendre : à peu près rien. On sait juste que le dernier atelier et la dernière assemblée générale des membres de Prosema aura lieu ce week end (samedi et dimanche, oui oui). La dernière qui soit sous la coupe du projet de l’on a à évaluer, peut-être la dernière tout court, allez savoir ce qui va se passer une fois que le cordon ombilical sera coupé.
On va donc commencer à cuisiner quelques agriculteurs, de préférence ceux qui habitent le plus loin de Pucallpa, entre deux réunions ou le soir. Et la semaine prochaine, on attaque les enquêtes avec le reste, en priant pour avoir le temps de tout faire avant que Marie ne parte en Argentine.
On va aussi participer à un cours sur la capture de CO2 qui aura lieu vendredi à l’ICRAF, avec des gens qui semblent être au point sur ce sujet.
Pour les activités annexes, deux week end assez occupés se sont écoulés depuis mon dernier article :
- Le week end du 19-20 septembre :
Samedi, cours de couture pour Marie, glandouille pour moi. Le soir, nous étions invités par Marjorie, cousine de Susan (vous suivez ?), notre voisine, à manger dans leur paroisse adventiste. Bon, d’accord, allons voir ce que c’est…En fait c’était un repas tout bête, avec blabla du pasteur (21 ans), chanson et ambiance assez molle de la part des jeunes présents. Du coup, rien de bien palpitant. Après cela, on a servi de couverture aux deux demoiselles qui, en dépit de leur âge (16 et 20 ans), doivent demander la permission à leurs parents pour sortir le soir. On a donc joué notre rôle de grand frère/grande soeur pour sortir boire une bière, danser un peu et commander une pizza (selon les envies de Susan, décidément bien contente de nous trouver !).
Dimanche, nous étions invités par Lizbeth, l’employée de maison de nos proprios, à venir fêter les 15 ans de son aîné. On arrive vers 10h, j’aide à installer des bâches pour faire de l’ombre, Marie aide en cuisine à préparer les amuse-gueule (pris à la fin du repas, à l’inverse de cheu nous) et les boissons (« refresco » de camu-camu et cocktail aguardiente-maracuya dosé pour les ados).
Vers 13h débarquent les copains-copines de Jonatan (celui dont c’était l’anniversaire), le parrain, la marraine, la voisine, un copain des parents…en tout une dizaine de personnes.
On aide à faire le service (bon, surtout Marie), on discute, je prends des photos des gens (pour une fois j’ai des portraits pris à la volée qui sont potables), on joue avec le singe de la voisine, on boit de la bière, les jeunes dansent et descendent le cocktail à une vitesse foudroyante (heureusement qu’il était peu dosé !), et l’après-midi passe tranquillement !
- Le week end du 26-27 septembre :
Dans la journée de samedi, encore une fois pas grand chose de palpitant, quelques courses. Je suis allé voir William, un coiffeur français installé depuis 3 ans à Pucallpa, marié depuis 2 ans à une pucallpinoise, super sympa, qui nous a invités à faire quelques sorties avec lui dans la forêt un de ces quatre.
Le soir, par contre, nous attendait l’Evenement avec un grand E : les 15 ans de Susan (une autre, l’autre a 16 ans, faut suivre), nièce de Sonia, la secrétaire de l’ICRAF. Pour les filles, l’anniversaire des 15 ans est l’occasion d’une grande fête avec toute la famille et les amis, les parents claquent une fortune pour que tout soit parfait…et le protocole est très codifié, au moins pour le début de la soirée : la fille arrive dans une robe à la Walt Disney, au bras de son « parrain de 15 ans », danse la valse avec lui, puis avec son papa, puis, puis puis…
La soirée se déroule bien, on s’ennuie un peu (on ne connait que la tata, et la musique est tellement forte qu’on peut à peine discuter avec nos voisins de table) ; on nous sert à manger à 2h du matin (la soirée ayant commencé à 23h bien tassées, heureusement qu’ils avaient invité les gens pour 21h), ça danse, ça danse, ça danse…on finit par jeter l’éponge à 3h du matin, pensant qu’il nous fallait nous lever tôt le lendemain, car…
Dimanche : la semaine précédente, Marie avait été invitée par la voisine de Lizbeth (celle qui a un singe, NDLR) pour apprendre à faire les juanes (souvenez-vous, le riz-poulet-oeuf-olive cuit dans une grande feuille qui ressemble à du bananier). Debout à 8h, un peu dans le pâté, on arrive à 8h30 chez Roxana (c’est elle la voisine), le temps de donner les photos de l’anniversaire de Jonatan à Lizbeth et on attaque…par le petit déjeuner : poisson à la braise, banane, et un petit coup de coca péruvien pour faire couler.
Ensuite, « on » (en fait on a surtout regardé faire) s’attaque aux juanes : « on » zigouille un coq, plumage, dépeçage, cuisson…ensuite le riz, les épices, les oeufs (je fais ça en accéléré hein, ça a bien pris 5 heures en tout). On sue, on discute, on (surtout je) joue avec le singe, puis vient le moment crucial du remplissage des feuilles, assez délicat car elles sont fragiles. En tout, « on » aura fait 23 bons gros juanes avec 2,5 kg de riz.
Une fois cuits (recuits en fait), on est partis assister à quelques parties de foot dans le village (qui n’en est pas un, mais l’ambiance fait vraiment « village » : les gens se connaissent, sortent dans la rue, jouent au foot et au volley ensemble, bref une super bonne ambiance qu’on ne connait plus en France), puis retour à la maison avec 2 juane chacuns, bien fatigués (surtout moi, incapable d’aligner 3 mots en espagnol).
Pfiou, si vous êtes arrivés jusqu’ici, vous êtes bien courageux !
A la prochaine !