Archives mensuelles : octobre 2009

23_10 : Transition

Hello-Hola-Salut !

Voilà presque 2 semaines que je suis seul à Pucallpa, Marie était allée rejoindre son père à Buenos Aires pendant 10 jours puis passer 4 jours à Lima avec la femme de mon voisin de chambre avec qui elle a sympathisé.

Moi qui redoutais de m’ennuyer encore plus ferme qu’en temps normal, en fait rien du tout, j’ai trouvé une activité à temps plein grâce aux hippies qui vendent de l’artisanat sur la place d’armes de Pucallpa.

Tout a commencé il y a 1 mois, alors que se tenait près de la place d’armes une petite foire artisanale. On a commencé par passer devant, repasser, acheter une paire de petits trucs…puis je me suis dit que je pourrais tenter de demander à un gars à m’apprendre deux ou trois techniques en tissage de bracelets « brésiliens ». J’ai hésité, puis me suis lancé, et suis tombé sur Santiago (Sul pour les intimes), mec bien sympa qui m’a appris en deux soirées les bases du métier. J’ai ensuite travaillé tout seul, jusqu’à retourner embêter un autre type, Miller, afin de ne pas trop accaparer de temps à mon premier professeur.

Miller était beaucoup plus communicatif que Santiago, plus proche de mon âge aussi, ce qui fait que j’ai beaucoup mieux accroché avec lui.

L’épisode de la tombola

Fait amusant et qui m’a permis de connaître deux autres personnes, mardi 13 (en fait mercredi 14) était organisée un tirage au sort pour clôturer la foire artisanale. Ayant acheté un tissu dans un stand, j’avais un papier me donnant droit à participer au tirage. La femme m’ayant vendu le tissu m’avait visiblement à la bonne, car le jour du tirage (et comme conséquence des mauvaises ventes apparemment), elle m’a refilé une vingtaine de bons, multipliant ainsi mes chances de gagner un des deux lots (un mélange de pièces d’artisanat local) mis en jeu. Là dessus est arrivé Miller, qui en a fait de même…je me suis donc retrouvé avec un paquet de bons, et fatalement j’ai gagné le 2eme lot. La triche était énorme, mais il semblerait que tous les gens qui étaient là au tirage (peu nombreux) étaient aussi bien garnis en billets. Sauf que moi on m’en avait filé à deux reprises…

J’ai donc gagné un assortiment de poterie, peinture sur bois, sculpture, etc… Je suis allé ouvrir ça tranquillement dans le stand de Miller, accompagné d’un de ses potes, Angelo et d’une gringa qui s’est révélée être une Argentine de passage à Pucallpa, Paola. J’ai partagé mon butin avec eux 3, ne gardant ce que je pensais pouvoir emporter et ce qui me plaisait. Du coup j’me suis fait deux potes…

La suite des événements…

Ayant bien accroché avec Angelo et Paola, et toujours en quête de nouvelles techniques de tissage, ils se sont proposé pour m’apprendre quelques trucs…du coup j’ai été intronisé dans le groupe, plus large, des hippies de Pucallpa qui squattent un coin de la place d’armes tous les soirs pour vendre leur camelotte. Et l’ambiance m’a plue, ils sont super sympa, et une fois mes petites réticences envolées (un peu peu qu’on me prenne pour un dollar à pattes, je l’avoue), je me suis senti tellement bien avec eux que j’y ait passé toutes mes soirées, parfois jusque tard dans la nuit !

Le week end dernier, je suis retourné dans la communauté native de San Francisco avec Angelo et Paola (pour le coup c’était elle la touriste, mouarf) passer l’après midi de samedi à papoter au bord de l’eau, c’était bien agréable…

J’aurais dû passer mon dimanche et mon lundi à la pêche avec Will, le coiffeur français de Pucallpa féru de pêche, qui m’avait proposé la sortie…sauf qu’il m’a posé un beau lapin, heureusement que je n’ai pas attendu son coup de fil pour lui demander si le projet tenait toujours, car il avait « oublié de me prévenir qu’en fait il n’y allait pas parce qu’il était fatigué et moitié malade » ; excuse tellement formatée et qui tombait assez mal pour que je le croie. Bref, du coup je suis retourné voir mes hippies…

Et le boulot, me direz-vous ?

Bin j’ai un peu avancé, faut pas croire…même si je m’impressionne dans ma lenteur au travail, j’ai pu terminer les enquêtes (il nous manquait 3 agriculteurs qui sont venus la semaine dernière au bureau pour passer à l’interrogatoire) et traiter une bonne partie des questions ouvertes, avec une mini synthèse des réponses à chacune. Puis j’ai aussi fait un peu des questions fermées, dont le traitement est un peu moins stimulant puisqu’il ne s’agit que de rentrer des réponses dans un tableau.

J’ai aussi créé un blog pour Prosema (http://prosemaperu.wordpress.com pour les hispanophones) car le site de l’association n’est désormais plus hébergé. Normal puisqu’il n’y a plus de sous pour payer l’hébergement…Encore une dépense qui a servi à quelque chose ! (oui, la création d’une page web, ça coûte des sioux).

Et comme conséquence inattendue de mes soirées sur la place d’armes, j’ai rencontré Benjamin, un anglais au profil d’Indien d’Amérique du nord qui gère une fondation de recherche et de promotion de la médecine traditionnelle. Il en fait profiter quelques Glaouiches (fortunés, faut pouvoir se payer le voyage) qui viennent passer plusieurs jours à Agua Caliente, un bled proche de Pucallpa, pour connaître l’amazonie et faire des sessions chamaniques. Ca peut paraître assez sulfureux au premier abord, mais ça a l’air solide comme truc. Le rapport avec le boulot, c’est que pour compenser les émissions de CO2 générées par les voyages en avion de ses compatriotes en quête de nature, il plante des arbres (a mon humble avis, il ne peut pas compenser toutes les émissions, mais c’est une démarche intéressante). Quand il m’a dit ça, le VRP de Prosema que je suis devenu s’est réveillé, et je lui ait filé le contact de l’ICRAF car il avait besoin de plantons. On s’est loupés une fois car il n’a pas trouvé le bureau, mais je l’ai revu et il devrait passer ce soir, ou lundi.

Je repasse désormais le flambeau à Marie, qui reprend ses activités Pucallpinoises lundi. Pour ma part je m’envole ce soir pour Sao Paolo, via une escale de 12h à Lima (suite à l’annulation de mon premier vol). Retour dans 2 semaines !

12_10 : Enquêtes bouclées !

Salut salut !!

Point d’orgue de notre stage, sommet de notre Art, apothéose de notre croisade péruvienne (ou pas), ça y est : nos enquêtes sont faites, et bel et bien faites. Petit récit de la semaine dernière :

Lundi dernier, souvenez-vous, on ne savait pas si on allait partir pour cause de potentielle grève des cocaleros. Il y a eu grève, effectivement, mais loin. Du coup on a pu partir tranquillement en direction de San Alejandro. Mais ça c’était mardi.

Mardi donc, départ à 6h du matin, direction San Alejandro. Protagonistes : votre serviteur, Marie, Juan (le chauffeur polygame) et Geisen, notre guide/soutient au cas où. 100km et une pause au nouveau marché de Neshuya pour prendre le petit déj plus tard, on attaque les enquêtes en commençant par les agriculteurs qui sont sur le chemin, puis ceux qui sont dans la ville même. On leur court un peu après pour certains, on est même allés jusqu’à interroger un gars qui était en train de semer son riz dans sa parcelle (voir photo : association jeune bananier/riz dans une parcelle récemment brûlée). Il articulait tellement peu qu’on n’a à peu près rien compris de ce qu’il disait, même avec l’aide de Geisen.

Là, le riz est semé en poquets, dans des petits trous faits avec un bâton fouisseur

On est aussi allés un peu plus loin, chez Julia et Nicanor, notre couple d’agriculteurs préférés. On les a attendus un petit moment, mais ça vallait la peine ! Ils sont tellement sympas et ouverts…l’enquête a un peu débordé mais c’était bien agréable de discuter avec eux.

Impressionnant une parcelle qui vient dêtre brûlée, non ?

Impressionnant une parcelle qui vient d'être brûlée, non ?

Les enquêtes nous ont pris presque toute la journée, soit beaucoup moins de temps que prévu, on a donc décidé de faire la route jusqu’à Neshuya le soir même, et d’y dormir.

Mercredi, debout à 6h, première enquête à 6h30 avec un caldo de gallina (soupe de poulet + pâtes) et un jus d’ananas dans le ventre. Les enquêtes se déroulent bien, enfin celles qu’on a pu faire car quelques agriculteurs n’étaient pas chez eux mais à Pucallpa. Logique : quand on est à Pucallpa, ils sont chez eux ; et quand ont est chez eux, ils sont à Pucallpa. Bref.

On a donc pu empiéter sur le programme de jeudi et faire un tour à Nueva Requena pour voir ceux qui étaient disponibles. Retour à Pucallpa dans la soirée, on décide du programme du lendemain avec Roger (l’ingénieur de terrain). On hésitait à bouger pour deux personnes seulement, mais étant donné qu’il avait besoin d’aller voir 2 ou 3 trucs dans le coin, on a décidé de partir à 8h du matin.

Jeudi donc, on boucle nos enquêtes, Roger va faire signer quelques papiers et voir ce qu’il voulait voir (des champs de riz qu’il a semés avec un pote, j’ai pas encore les photos mais on dirait vraiment un champ de chez nous…sauf que les 20ha sont travaillés au motoculteur et non au tracteur)…on poireaute un peu à Nueva Requena en buvant un coca et en discutant avec Roger de cultures associées (les yeux de Marie brillaient), de politiques agricoles… Et notre dernière enquête en tant que binôme se fait, suivie d’une invitation à aller voir quelques arbres, à manger des aguaje. Du coup, on est partis à 15h de chez eux sans avoir mangé.

Rentrés à Pucallpa, on a pas mal tourné pour voir ce qu’on mangeait, si on mangeait ou pas…pour finir à 17h devant un sandwich !

Vendredi, retour au bureau, Marie a remis ses notes au propre (elle était la scribbe officielle, mon écriture étant lamentable), moi j’ai pas fichu grand chose (bouuuuh).

Mes impressions sur ces enquêtes sont assez bonnes, je pense qu’on s’en est bien tirés. C’était impressionnant de voir la différence d’implication des membres dans leur association, et aussi la fluidité des échanges avec nous. Pour certains, on avait vraiment l’impression de parler Chinois et la conversation n’avançait pas ; et pour d’autres, aucun problèmes pour dialoguer (ce qui m’a un peu rassuré sur mon niveau en espagnol). Du coup le taux de remplissage de nos questionnaires varie pas mal, et la qualité des infos aussi. Quand on se sentait bien avec la personne, on pouvait se permettre de gratter (autant que notre espagnol nous le permettait). A l’inverse, quand on avait des figures interrogativo-désespérées en face de nous, on passait vite à la suite, dommage !

Marie est partie rejoindre son père à Buenos Aires samedi aux aurores, et j’ai passé mon premier week end en solo, essentiellement dans ma chambre vu la chaleur !

Ce matin, j’ai pu voir deux autres membres, dont le président, qui étaient au bureau pour une petite réunion, il nous manque donc 2 témoignages, et il est très peu probable qu’on puisse les faire (l’un travaillant toute la journée loin de Pucallpa, et l’autre vivant à Lima – allez savoir pourquoi).

Maintenant, à moi de faire une première, voire une deuxième étape de débroussaillage et de synthèse, je suis le seul « maître » à bord pour deux semaines, et après je refile le bébé à Marie pour deux semaines, direction Sao Paolo ! (Piracicaba en fait, mais personne ne connait).

A la revoyure !